Le label AB fête cette année ses 40 ans. Quarante années de construction patiente d’un modèle agricole et alimentaire respectueux du vivant, porté par des femmes et des hommes convaincus qu’une autre manière de produire et de consommer est possible. Parmi eux, les transformateurs bio, qui jouent un rôle aussi central bien que parfois méconnu.
Transformer en bio, c’est faire le choix de préserver, autant que possible, les caractéristiques essentielles du produit et des ingrédients naturels qui le composent. C’est porter une exigence sur la durée : éviter les artifices, refuser les raccourcis, tout en rendant la bio compatible avec une production à échelle collective. En bref, la transformation ne trahit pas le produit, elle en prolonge le sens.
Pour structurer une bio exigeante et crédible, les transformateurs se sont regroupés et ont fait bloc, en participant à poser les fondations mêmes du secteur : structuration de filières, rédaction des premiers cahiers des charges, contribution à la reconnaissance officielle de l’agriculture biologique en 1985.
En participant à la création du logo AB, de son identité comme de son ancrage culturel, les transformateurs ont porté la bio sur le marché : montée en gamme, création de marques identifiables, lien pédagogique avec les consommateurs. Ce travail de fond a ancré la bio à la fois dans les foyers et dans les esprits, jusqu’à devenir un repère dans le paysage agricole, agroalimentaire et dans la conscience collective. Connu par 93% de la population en 2025, le label bio est le second label le plus identifié en France, juste derrière le nutriscore.
Pendant 40 ans, les transformateurs ont tenu ce cap. Ils ont pris part aux grands rendez-vous de la filière : définition du cadre réglementaire français puis européen, États Généraux de l’alimentation, mobilisation pour un affichage environnemental cohérent, ou encore événements publics comme le Printemps bio.
Ces dernières années, la filière bio a traversé une période difficile. Crise économique, biobashing : la dynamique a été mise à l’épreuve, mais nous avons tenu bon. Nous assistons aux premiers signes de reprise, malgré le recul des pouvoirs publics sur la transition écologique. Nous restons néanmoins confiants sur l’attente des consommateurs et des citoyens pour une alimentation plus respectueuse des hommes et de la planète.
En ce sens, via notre label BioED, nous travaillons sur l’alimentation biodurable : notre manière de continuer à faire vivre une bio en mouvement, qui évolue sans cesse. L’histoire commencée il y a 40 ans continue !