Vrac, écoconception, recyclage, toutes les solutions sont bonnes pour transformer la fin de vie conventionnelle de nos contenants par des solutions plus durables.
Ces dernières années, les mentions « zéro déchet », « éco-conçu », se sont invitées sur les étiquettes de nos produits. Argument marketing, ou véritable progression ?
En attendant, pourquoi ne pas s’inspirer des habitudes des générations précédentes et s’emparer des solutions qui ont déjà fait leurs preuves ?
Le réemploi comme solution ?
Il n’y a aujourd’hui plus d’excuse pour ne pas penser au réemploi. Cette pratique a largement été poussée par la loi AGEC qui fixe notamment des objectifs chiffrés de 5 % de consigne pour réemploi en 2023 et 10 % en 2027. Cette solution a d’ores et déjà démontré son intérêt dans le secteur alimentaire.
Preuve à l’appui, le laveur drômois Ma bouteille s’appelle reviens, comptabilise près de 125 partenaires avec une cinquantaine de points de collecte dans la seule région Drôme Ardèche. Leurs partenaires Alpes consigne ou encore Rebooteille ne sont pas en reste, puisque ce dernier comptabilise 152 points de collecte avec une quarantaine de producteurs.
Par ailleurs, l’intérêt écologique est le premier argument avancé par les différents acteurs du réemploi. En effet, dans un contexte de réduction d’empreinte environnementale pour tous les industriels, en réemployant le verre, c’est jusqu’à 75% d’énergie, 79% d’émissions de gaz à effet de serre et 33% d’eau économisés par rapport au recyclage. (2009 – Cabinet Deroche Consultant). Une économie écologique incitant les plus réfractaires à passer le cap.
Face à la montée en puissance du secteur alimentaire, la cosmétique quant à elle a encore un long chemin à parcourir.
Le réemploi en cosmétique : où en sommes-nous ?
Le réemploi est une solution sur laquelle bon nombre de marques de cosmétiques travaillent. Toutes tentent d’embarquer les consommateurs avec leurs propositions.
Toutefois, un gros travail d’analyses, de logistique ou de densification reste encore à effectuer. C’est le défi que s’est lancé Rebooteille en 2021.
Sous l’impulsion de plusieurs marques, l’équipe de Cosmébio est sollicitée pour s’intéresser au réemploi en cosmétique.
Le projet Cosm’N’pack : réemploi des emballages cosmétiques des adhérents Cosmébio
Le chemin est long, semé d’embûches et coûteux. Des premiers refus des centres de lavage, aux désapprobations de certaines marques ne croyant pas au projet, Cosm’N’pack a pourtant vu le jour. Le financement de l’Ademe, obtenu courant 2022, a permis de lever l’une des barrières les plus conséquentes pour l’association : le coût. Également, Ma bouteille s’appelle reviens laveur Drômois et voisin de Cosmébio accepte à cette époque de se lancer dans la cosmétique !
Dès lors, une vingtaine de marques adhérentes à Cosmébio rejoignent la première phase du projet.
En parallèle, un comité de pilotage représentatif se crée pour travailler sur le sujet et ses enjeux. Marques, laveurs, distributeurs, membres de l’équipe Cosmébio et responsable d’analyse de cycle de vie, débattent sur les solutions les plus adaptées et les moyens à disposition pour cadrer le projet.
Il est décidé que la première phase d’expérimentation permette de tester des contenants et contenus représentatifs du marché cosmétiques : verre, dentifrice, shampoing. Ces tests ont pour objectif de mimer un cycle de vie normal d’un produit qui serait réemployé. Lavage, chaleur, froid, cycles successifs, et analyses sont prévus, et intégrés à un protocole de lavage spécifique.
Les premiers résultats apportent de belles surprises sur le plastique et confirment certains freins tels que le shampoing qui mousse… et fait mousser toute la machine ! Cette première étape apporte surtout le socle nécessaire à la seconde étape et aux tests plus poussés qui seront effectués à cette occasion.
Rendez-vous dans les 67 magasins partenaires !
Fort de ces premiers résultats, Cosmébio décide d’aller plus loin en mimant, à l’échelle de la région Auvergne Rhône Alpes, la boucle de réemploi pour les cosmétiques. Cette seconde phase d’expérimentation “taille réelle” regroupe treize marques percusseuses : Un battement d’aile, Karethic, Douce nature, Eau Thermale Jonzac, Douceur cerise, Centifolia, Coslys, Endro, Natessance, Distillerie Saint-Hilaire, Florame, La vie claire et Aroma-Zone.
Deux distributeurs phares du secteur de la cosmétique bio tentent le pari du projet Cosm’N’pack dans leurs magasins : Biocoop et La Vie Claire. Ce sont plus de 30 magasins des deux enseignes en région AuRA qui rejoignent le projet.
Par ailleurs, près de 36 magasins indépendants sollicités par les marques participantes choisissent eux aussi de se lancer. Aroma-Zone participera également sur sa boutique lyonnaise !
Vous pourrez retrouver dans ces 67 magasins, le logo « ramenez-moi en magasin » avec un QR code et les affiches du projet. Les équipes des magasins ont été d’un grand soutien, et les laveurs Rebooteille et Ma bouteille s’appelle reviens d’une grande pédagogie pour mettre toute cette expérimentation en marche.
Alors, qu’attendez-vous pour ramener vos contenants cosmétiques en magasins ?
— Un article rédigé par Cosmébio —