Pionnière du financement de la filière bio, la Nef, banque éthique, accompagne depuis 1988 des projets de production, transformation, distribution dans le domaine de la bio.
La Nef propose des solutions de crédit, d’épargne et de financement participatif orientées exclusivement vers des projets ayant une utilité sociale, écologique et/ou culturelle. Culture de l’accompagnement et de la recherche de solutions, véritables expertises sectorielles, offre sobre et efficace, tarification juste et transparente, valorisation des projets au sein de la communauté Nef : les équipes de la Nef, présentes sur tout le territoire, réinventent le métier de banquier pour incarner pleinement le rôle de “partenaire financier” des professionnels qu’elles accompagnent.
La Nef est partenaire de Natexpo depuis plusieurs années. Découvrez leur regard sur le contexte actuel.
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Présentez-vous
Aline Desplantes et Arthur Vaillant, conseillers grands comptes à la Nef, référents filière bio.
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En tant que banque éthique, vous êtes en contact quotidien avec les entreprises bio et engagées pour la transition écologique. Quel est votre ressenti sur la situation actuelle du marché ?
Après dix ans de croissance, le marché du bio a reflué à partir de 2021. Un choc pour la filière, alors que de 2010 à 2019, ce marché de 13 milliards d’euros avait enregistré une croissance à deux chiffres. Les acteurs de la filière ont massivement investi pour pouvoir répondre à l’augmentation de la demande. Mais dès 2020, avec l’apparition du COVID, le marché a commencé à évoluer.
D’abord avec les cosmétiques bio, où la situation s’est dégradée dès 2020 (pendant les confinements, les gens se sont moins lavés !). Pour l’alimentaire, c’est à partir du milieu de l’année 2021 où les difficultés ont commencé à apparaître, notamment à partir du début du déconfinement.
Les consommateurs ont reporté leur consommation sur d’autres priorités (loisirs, voyages, sorties au restaurant), ils ont moins cuisiné et leur panier de courses a été réduit. Par la suite, l’inflation a eu un impact monétaire, mais aussi psychologique sur le comportement des consommateurs. Alors même que l’inflation a été moins importante en magasins spécialisés qu’en GMS. On retrouve ainsi actuellement des fruits et légumes bio en magasins spécialisés au même prix, voire parfois moins cher que des produits conventionnels en GMS.
Le dernier point qui explique la période compliquée actuelle est la multiplication des labels (du type Haute Valeur Environnementale) qui a apporté de la confusion chez les consommateurs. L’arrêt de la croissance et même la décroissance de la consommation est brutale pour de nombreux acteurs et a entraîné la fermeture de magasins spécialisés.
Ce n’est pas la première fois que la bio traverse un trou d’air. Elle s’est fortement démocratisée ces dernières années, s’est structurée et a su conquérir de nouveaux adeptes sensibilisés aux vertus d’une alimentation saine, écologique et équitable.
Cette crise n’est pas une remise en question de la bio en tant que telle, mais de la manière dont elle doit évoluer pour être plus visible, considérée et désirable. Au-delà d’adapter les offres au choc inflationniste et à la dégradation du pouvoir d’achat des consommateurs, il s’agit de les reconquérir face à une concurrence accrue d’alternatives existantes qui ne sont pas équivalentes.
Cela passe à la fois par un travail de collaboration entre l’ensemble des acteurs de la filière, mais aussi par un soutien qui devrait être accru. Conserver le soutien en amont de la filière, alors que le rythme de conversion des surfaces agricoles ralentit déjà, devient ainsi primordial.
Des paroles aux actes, les entreprises de la bio attendent ainsi davantage d’appui et une volonté politique forte des pouvoirs publics, comme en témoigne la pétition “Stop mépris bio”.
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Comment La Nef peut aider les entrepreneurs à faire face, en tant que banque éthique ?
A la Nef, nous restons persuadés que l’agriculture bio reste la solution d’avenir pour une alimentation saine, durable et équitable. En tant que banque éthique, nous avons décidé d’intervenir en priorité en soutien de nos partenaires et clients historiques de la bio en :
– continuant à accompagner leurs projets de développement dès que c’est possible
– mettant en place des mesures de soutien de la trésorerie quand cela s’avère nécessaire. Cela peut passer par la suspension temporaire de certains remboursements de prêts ou avec l’octroi de lignes de financements court terme adaptée selon les besoins.
Par ailleurs nous avons décidé de communiquer plus largement à notre communauté Nef (sociétaires, épargnants, clients professionnels de tous secteurs) sur les challenges que doivent relever les entreprises de la bio actuellement, en mettant en avant des entreprises de la bio financées qu’ils peuvent soutenir via leur actes de consommation.
Enfin, nous continuons à étudier de nouvelles demandes de financements d’entreprises de la bio non encore cliente, car tous les projets ne sont pas en difficultés (heureusement) et certains acteurs continuent à se développer et à être suffisamment en bonne santé pour pouvoir emprunter. Nous continuons donc à accompagner la création, comme le développement de ses activités sur l’ensemble de la filière (champs à l’assiette).
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Qu’attendez-vous du salon Natexpo cette année ?
Notre priorité est de continuer de montrer à nos clients et à nos sociétaires historiques que nous continuons d’être présents, auprès d’eux, dans cette période difficile que traverse la bio. C’est aussi ça le rôle d’une banque éthique ! Le salon est aussi pour nous une occasion formidable pour sonder le marché et d’identifier de nouvelles opportunités de collaboration.
Si nous aimons particulièrement arpenter les allées du salon pour aller à la rencontre des entrepreneurs de la bio, nous aurons également un stand comme chaque année (N79) pendant les 3 jours du salon où nous aurons plaisir à accueillir tous celles et ceux qui s’intéressent à la finance éthique et solidaire pour financer leurs projets de développement.
Article proposé par notre partenaire La Nef
https://natexpo.com/nos-partenaires-institutionnels/la-nef/