L’un des enjeux actuels est de construire une nouvelle offre alimentaire plus équilibrée, saine écologiquement, économiquement et nutritionnellement.
Ainsi, le recours aux alternatives aux protéines animales est devenu plus qu’une piste y répondre. Ce défi de taille est relevé et engendre une transition du côté de l’offre alimentaire.
Comment ? Via les multiples possibilités d’innovation en termes d’alternatives aux protéines animales.

 

 

 

 

La triple raison d’être des alternatives aux protéines animales.

Les alternatives aux protéines animales sont indéniablement une réponse à une triple urgence :

  • L’urgence démographique, car la population mondiale devrait atteindre 10,4 milliards de personne d’ici 2100: soit autant de personnes qu’il faudra nourrir durablement.
  • L’urgence nutritionnelle, car la viande rouge et transformée est reconnue comme cancérigène par l’OMS.
  • L’urgence écologique, car agriculture et industrie agroalimentaire pèsent pour 34 % des émissions de GES, les activités liées à la production de protéines animales représentent plus de 60 % du total.

Parce que les prévisions de la consommation de viande sont sans appel – elle devrait augmenter de 15 % d’ici à 2031 et pourrait atteindre 524 millions de tonnes en 2080 – la diversification des sources de protéines est une nécessité. Celle-ci n’est désormais plus ignorée, comme en témoignent les nombreuses actions des gouvernements, des entreprises et des investisseurs à travers le monde. Toutes et tous s’accordent sur le fait de devoir changer de régime alimentaire et de parvenir à l’autosuffisance en protéines.

A titre d’exemple, le think tank initié par le consortium EIT Food a ainsi publié un rapport éclairant sur les enjeux et solutions liées à cette vaste question.

Alternatives aux protéines animales : l’innovation dans les assiettes !

L’ingrédient clé du développement des alternatives aux protéines animales tient en un mot : innovation. Son accélération ne peut se faire sans viser l’objectif de s’appuyer sur des méthodes de production et de transformation durables et efficaces pour produire des aliments nutritionnellement qualitatifs. Un défi en termes d’innovation, qui est relevé progressivement depuis une dizaine d’années et offre des perspectives déjà concrètes ainsi que très prometteuses. Dans ce portefeuille de protéines alternatives, citons notamment :

  • Les protéines végétales, déjà largement développées. Une grande variété de protéines végétales sont utilisées dans les produits de substitution à la viande et aux produits laitiers, extraites de plantes conventionnelles comme le blé, l’avoine, le soja, le pois, la fève, les noix… Un développement qui s’étend désormais à des sources végétales moins conventionnelles comme le chia, le chanvre, les graines de lin, le colza, le fruit du jacquier ou bien des céréales plus résistantes au changement climatique, comme le millet et le sorgho.
  • Microalgues et macro-algues font partie des futures sources à fort potentiel pour leur contenu élevé en protéines et acides aminés et leur capacité à capter beaucoup de carbone. Les méthodes de production et d’extraction de leurs protéines sont encore relativement nouvelles, ce qui n’a pas empêché la spiruline de devenir un ingrédient populaire. Celle-ci a entrainé des entreprises du monde entier dans la recherche de moyens d’intégrer les microalgues dans des produits alimentaires attrayants, à l’image d’Algama, start-up qui sélectionne des algues et les transforme en ingrédients pour créer des alternatives aux produits animaux. Cette dernière a remporté le prix «Tech for the future 2024» au concours des startup de France organisé par La Tribune.
  • Les insectes, déjà consommés dans les pays du sud, sont désormais, pour certaines espèces, reconnus comme comestibles en Europe. Ils constituent eux aussi une source potentielle non-négligeable de diversification protéique. Si, à ce jour, la majorité des usages reste appliquée à l’alimentation animale et, en tout premier lieu, à l’aquaculture, il se peut que dans quelques années les travaux de R&D permettent de les trouver comme un ingrédient dans la formulation de nombreux aliments courants. La France est d’ailleurs, en quelques années, devenue la championne du monde de ce secteur émergent, qui se structure autour d’acteurs tels que Ynsect, Innovafeed ou Agronutris.

Le présent et l’avenir des alternatives aux protéines animales

Développer des produits sains et propres doit être la feuille de route de l’innovation protéique. Cela passe par la réduction de la liste d’ingrédients, le choix d’additifs naturels, de produits hybrides et du développement de nouveaux procédés pour les matières premières sont indispensables dans la poursuite de cet objectif.

Nous ne sommes qu’au début d’une transition qui va demander encore du temps, mais qui est en marche et ouvre de réelles perspectives.

Les laits d’origine végétale sont un exemple : les premiers, comme Oatly ou Alpro, ont été créés il y a à peine 20 ans et représentent aujourd’hui en moyenne 15 % des ventes de la catégorie. Du côté des substituts végétaux à la viande, dont les premiers sont apparus il y a moins de 10 ans, tout comme les substituts végétaux au fromage, confirment d’année en année leur présence en linéaire. Mais pas seulement : certains d’entre-eux font désormais souvent partie de la liste de course et s’invitent de plus en plus à la table des restaurants et des chaînes.

Reste l’un des principaux enjeux pour l’innovation en termes d’alternatives aux protéines animales : le développement de l’expertise et des connaissances sur les ingrédients. Il est indispensable pour extraire les bons nutriments, masquer les arrière-goûts, ajuster les couleurs et transformer le tout en des produits finis savoureux à la liste d’ingrédients réduits pour séduire durablement les consommateurs.

 

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— Un article rédigé par NUTRIKEO —