Bonjour Guy Deberdt, pouvez-vous vous présenter en quelques mots : qui êtes-vous, d’où venez-vous, que faites-vous ?
Je m’appelle Guy DEBERDT et je suis président de l’association Biopartenaire qui gère le label éponyme leader en magasins spécialisés bio français, label de commerce équitable universel que ce soit pour des produits issus de filières internationales ou de produits issus de filières françaises.
Je suis tombé dans la bio dès ma petite enfance, mon père ayant milité pour la bio dès les années 1980, en étant actif dans le Vaucluse où il a, entre autres, été un des membres fondateurs de la Biocoop de Carpentras avant de créer KAOKA en 1993 que j’ai rejoint en 2005.
En 2012, mon père est décédé brutalement des suites du paludisme et c’est naturellement que j’ai repris la direction générale de KAOKA puis j’ai assez rapidement rejoint le conseil d’administration de Biopartenaire dans la lignée de mon père qui en a été un des membres fondateurs en 2002 et en a assuré la présidence jusqu’en 2011.
L’avenir semble s’éclaircir pour la bio.
Comment le vivez-vous de votre côté ?
En 2012 nous avons fait le choix fort de réserver notre label Biopartenaire aux marques dédiées au réseau spécialisé bio où nous observons effectivement une reprise du marché. Dans le contexte politique français actuel qui ne soutient aucunement l’agriculture bio, je suis convaincu que nous saurons garder, voire développer notre tissu de bio consom’acteurs qui fréquentent naturellement les magasins bio.
Les magasins spécialisés bio sont pour moi le réseau le mieux à même de porter le développement de la bio telle que nous la concevons c’est-à-dire une bio indissociable de l’équitable. Il est important de rappeler que le réseau spécialisé a été précurseur pour la bio et qu’il a toujours eu une longueur d’avance pour sensibiliser les consommateurs sur les enjeux environnementaux et sociaux ainsi que sur la qualité des produits bio.
Ces enjeux sont de tailles dans le contexte climatique et géopolitique actuel. Pour limiter le réchauffement climatique, préserver la biodiversité et assurer la pérennité des filières, il faut plus que jamais allier le bio à l’équitable.
Quels sont les projets de BIOPARTENAIRE pour accompagner la filière?
Nous sommes convaincus que l’accompagnement de la filière bio doit se faire en tissant des liens et partenariats forts entre les paysan·nes, les transformateurs et les magasins bio. Nous avons pour cela intensifié nos actions avec les magasins et en particulier à travers notre programme des magasins ambassadeurs Biopartenaire.
Aujourd’hui les bio partenariats mis en place par les acteurs Biopartenaire sont des vrais atouts de différenciation pour les magasins bio, notamment face à des enjeux de plus en plus complexes pour maîtriser les approvisionnements de matières premières bio dans un contexte mondial chahuté. Les magasins sont le dernier maillon de la chaîne pour transmettre aux consommateurs les valeurs que nous portons tous, à nous de leur donner les éléments pour que le réseau spécialisé défende les fondamentaux d’une bio engagée et porteuse de sens !
Nous travaillons également sur les risques agricoles en organisant une réflexion collective de tous les membres Biopartenaire pour partager les solutions afin de les limiter et réfléchir à leur répartition tout au long de la filière.
Enfin nous croyons au développement du commerce équitable en restauration collective notamment pour sensibiliser les plus jeunes. Nous avons donc conçu une adaptation de notre référentiel FiABLE pour certifier les plates-formes bio dédiées à la restauration collective qui permettent de valoriser des paysan·nes engagé·es engagées collectivement pour des circuits courts en restauration collective. AGRICOURT est ainsi la première plate-forme certifiée équitable.
Qu’attendez-vous de la prochaine édition de Natexpo 2025 ?
Nous devons aller de l’avant, sans se voilier la face, mettre en lumière les innovations, rendre encore plus visible tous les bénéfices de la bio pour notre santé et celle de la planète.
Dans la crise que nous traversons avec un désengagement politique total envers la bio, nous devons montrer que nous sommes une grande famille soudée et que nous nous battrons jusqu’au bout pour laisser un modèle bio viable pour les futures générations, il en va de notre avenir et celui de notre planète.
Votre réflexe bio au quotidien ?
Consommer bio autant que possible ! En tant que défenseur et militant pour la bio, il n’est pas concevable de faire autrement !