Bonjour Didier Perreol, pouvez-vous vous présenter en quelques mots : qui êtes-vous, d’où venez-vous, que faites-vous ?
Ardéchois de naissance, fils d’agriculteur, autodidacte, homme de terrain et d’action, je m’investis pour faire avancer le monde de la bio en m’inspirant de ma philosophie de vie.
Très tôt, j’ai été sensibilisé à l’importance d’une alimentation saine et au respect de l’environnement. Ces valeurs m’ont donné l’élan nécessaire pour me lancer dans l’entrepreneuriat, avec une idée claire : concilier innovation et protection de la planète. En 1988, j’ai fondé Euro-Nat, devenue Ekibio, une entreprise 100 % bio, et dès 1989, avec la marque Primeal, nous avons introduit le quinoa en Europe, ouvrant la voie à de nouveaux modes de consommation.
Je suis aujourd’hui président du SYNABIO, le syndicat des transformateurs de l’alimentaire bio, qui s’est donné pour raison d’être le développement d’une bio exigeante, cohérente et durable.
L’avenir semble s’éclaircir pour la bio. Comment le vivez-vous de votre côté ?
La demande en bio repart et c’est une excellente nouvelle. Mais cette reprise ne doit pas nous faire baisser la garde : la vigilance reste de mise, notamment sur le plan politique, où des vents contraires peuvent freiner notre dynamique. Nous devons réaffirmer la bio comme une solution de confiance pour les consommateurs, qui recherchent des produits sains et durables.
Cette relance doit être la priorité des filières bio françaises, de l’amont agricole aux distributeurs. Il est indispensable de mobiliser tous les acteurs, notamment la grande distribution, qui s’est malheureusement désengagée de la bio ces dernières années. Le développement de notre secteur suppose un amont agricole fort et il faut redonner de la visibilité à nos agriculteurs, valoriser leurs récoltes, leur garantir des débouchés solides. C’est là que se joue l’avenir de la bio et ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous pourrons inscrire la bio dans un avenir pérenne !
Quels sont les projets du Synabio pour accompagner la filière ?
Le partage de la valeur dans les filières bio est un enjeu fondamental. L’ensemble des maillons, producteurs, transformateurs et distributeurs doivent dégager des revenus suffisants pour vivre de leurs métiers et investir. Nous allons lancer une étude sur le sujet en partenariat avec la Fondation pour la nature et l’homme. Par ailleurs, nous poursuivons le déploiement de BioED, notre label RSE, que nous allons décliner avec nos partenaires du SYNADIS BIO dans les magasins bio. Sans oublier le déploiement de nos services : accompagnement sur les négociations commerciales, veille « marché », qualité et réglementation,…
Qu’attendez-vous de la prochaine édition de Natexpo
en 2025 ?
Avant tout, j’attends une mise en lumière de l’écosystème des entreprises bio : montrer comment elles se structurent, comment elles évoluent, et surtout, comment elles portent des solutions durables pour l’avenir. C’est aussi l’occasion de refléter la force d’innovation de nos adhérents, qu’il s’agisse de nouveaux produits ou de démarches plus respectueuses de l’environnement.
Natexpo est un lieu où la bio prend vie, où les acteurs se rencontrent, où les idées circulent. J’espère assister, comme chaque année, à une édition qui rassemble, qui inspire et qui donne envie de faire encore mieux. La bio se réinvente sans cesse !
Votre réflexe bio au quotidien ?
Chaque jour, je garde en tête cet objectif : réussir une transition agricole 100 % bio !