Ces chiffres ont de quoi faire peur : notre alimentation engendre 26 % des émissions de gaz à effets de serre, 40 % de la consommation de plastiques selon l’UNESCO et 1 décès sur 51. Le constat est sans appel : il est urgent de repenser totalement notre système alimentaire. Qu’elle soit alimentaire (plus de durabilité, de local, de clean label…) ou nutritionnelle (moins de sucres, du bon gras, des protéines végétales), la transition s’accélère et transforme le paysage des produits alimentaires et des compléments alimentaires. A l’approche du salon Natexpo (le salon international des produits biologiques) qui démarre le lundi 21 septembre, l’équipe Culture Nutrition vous propose une revue des initiatives qui s’ancrent dans la transition alimentaire et nutritionnelle.
Diminuer la consommation de produits animaux au profit des produits végétaux ?
Greenpeace dénonce la capacité destructrice de l’élevage. Cette industrie est responsable de 63 % de la déforestation en Amazonie. Elle participe aussi à l’épuisement et à la pollution des ressources hydriques. Par ailleurs, la surconsommation de viande, en particulier de viande rouge, tend à augmenter le risque de certaines maladies2.
La consommation de produits animaux agit donc négativement sur notre santé et sur notre environnement alors les industriels ont décidé d’agir. Le marché se végétalise3 !
Le marché des protéines végétales est boosté, en termes d’applications, par les substituts de produits laitiers (lait, crème, yaourt, glace, fromage), dont les ventes sont estimées à 17,3 milliards de dollars en 2018 et 29,6 milliards en 20234. La croissance de ce sous-segment est portée par les boissons, glaces et desserts végétaux, catalysé par la recherche de produits sans lactose, mais aussi souvent moins gras et moins sucrés (pour certains).
Grandeur Nature, Happy Coco et Tomm Pousse s’inscrivent dans cette dynamique en proposant des desserts végétaux à base de noix de coco, d’avoine ou encore de noix de cajou. Ou encore, des fabricants français de produits traiteur bio et frais s’engagent dans la transition végétale. C’est le cas de Carte Nature qui propose des bouchées veggies au pois chiche et à la mozzarella.
La nutraceutique se végétalise également. Le marché français des compléments alimentaires en est un bel exemple, puisque les plantes contribuent à 93 % de sa croissance5. C’est le premier ingrédient du marché, avant même les incontournables vitamines et minéraux.
Mieux consommer les produits animaux
Le poisson et les insectes peuvent tout à fait être consommés dans le cadre d’une alimentation durable. Néanmoins, leurs coûts de production à l’échelle industrielle doivent être optimisés pour en faire de véritables alternatives durables à la viande.
Côté insectes, les industriels tentent de lever les barrières organoleptiques et réglementaires en redoublant de créativité pour fabriquer des produits tous plus gourmands les uns que les autres, comme Insectéine. Cette entreprise française développe et commercialise sous la marque Avenia Nutrition des aliments élaborés à partir de farines d’insectes comestibles. Une denrée très intéressante pour sa richesse en protéines. L’avenir de notre alimentation se fera-t-il sous le signe des insectes ?
Côté poissons, de nombreuses initiatives sont mises en place pour protéger la faune aquatique et venir à bout de la surpêche. C’est le cas de Food4Good qui ne propose que des poissons éco-certifiés MSC ou BIO. Les ressources halieutiques sont nutritionnellement intéressantes pour leur teneur en minéraux, oméga 3, vitamines… à condition de respecter leur cycle de reproduction.
La devise : Bon, Sain et Responsable
L’exemple de la pâte à tartiner
L’impact sanitaire et environnemental de la pâte à tartiner est souvent pointé du doigt à cause de sa forte concentration en huile de palme et en sucres. Pourtant, il existe des alternatives aux compositions plus saines.
Agro sourcing, spécialiste de l’importation de fruits secs biologiques et équitables, propose une pâte à tartiner minimaliste et délicieuse. Elle ne contient que quatre ingrédients bio et équitables dont 75 % de fruits secs. On résume : elle est sans lactose, sans huiles ajoutées, bio, équitable, vegan, sans gluten, sans conservateurs, mais avec un goût et une texture irrésistibles. Elle a d’ailleurs remporté le Trophée Or Natexpo 2020 dans la catégorie épicerie sucrée.
Pâte à tartiner 75% d’Agro sourcing
Gustoneo fabrique des produits bio, sains, innovants et gourmands et leur pâte à tartiner n’y échappe pas. Leur avantage ? La marque offre aux consommateurs la possibilité de réaliser leur propre pâte à tartiner en mode Do It Yourself.
Autre exemple, Funky Veggie a pour ambition de rendre le veggie accessible à tous en valorisant des produits gourmands et nutritionnellement intéressants. La pâte à tartiner OUF !, c’est :
- une liste d’ingrédients courte
- des noisettes torréfiées
- de la poudre de cacao pure
- des haricots rouges
- du sucre de fleur de coco
- de l’eau
Des ingrédients sélectionnés pour leur faible impact environnemental et leur haute valeur ajoutée nutritionnelle. Un combo gagnant !
S’inscrire dans une démarche à impact
Certaines marques vont plus loin. Aline et Olivier est une marque alternative qui promeut le bio, l’artisanat et le manger sain. En plus des produits que cette entreprise fabrique en Provence, elle s’engage dans des actions à impact social et environnemental. Aline&Olive est un exemple d’entreprise à suivre !
Moins, c’est mieux.
Vous l’avez remarqué. Les consommateurs plébiscitent des recettes plus courtes et sans ingrédients controversés, comme les nitrites. Bonval, la marque des éleveurs certifiés bio de la filière viande, propose une gamme de viande et charcuterie sans sel nitrité.
Alimentation durable et circulaire
De nombreuses initiatives existent pour tendre vers un nouveau modèle. Nous sommes fascinés par les acteurs qui revalorisent ce qu’on appelle vulgairement les déchets, alors qu’il s’agit de ressources insoupçonnées… Connaissez-vous les crackers de Résurrection ? La marque, pionnière dans les produits de snacking qui valorisent les coproduits, comme la drêche ou le marc du cidre, propose des crackers sains et vertueux grâce à l’upcycling. En effet, elle propose un nouvel usage, un bon équilibre nutritionnel et des qualités organoleptiques supérieures aux crackers classiques.
De nombreuses initiatives mises en place par les marques et les fabricants montrent que la transition alimentaire et nutritionnelle est en marche. Néanmoins, les activités humaines sont à la fois néfastes pour l’Homme et la Terre. Les recommandations formulées par la FAO il y a déjà 10 ans restent vraies et urgentes à appliquer. Le régime alimentaire sain et durable :
- est respectueux de notre environnement
- participe à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi qu’à une vie saine pour les générations actuelles et futures.
- contribue à protéger et à respecter la biodiversité et les écosystèmes
- est culturellement acceptable
- est économiquement équitable et accessible, abordable
- est nutritionnellement sûr et sain
- permet d’optimiser les ressources naturelles et humaines.
Pour en apprendre davantage sur la transition alimentaire & nutritionnelle et ses innovations, écoutez notre audio-guide pour découvrir le salon Natexpo !
- The Lancet. Health effects of dietary risks in 195
- OECD Healthy Policy Studies. The heavy burden of obesity. 2019
- The State of the Global Plant-based Protein Market. 2019
- Markets and Markets. Dairy Alternatives Market. 201
- Marché des compléments alimentaires en France. 2019
Contenu rédigé par notre partenaire www.culture-nutrition.com
