Les acteurs B2B2C de la chaîne de la bio sont à l’affût des innovations. Économie circulaire, innovation technologique, zéro déchet, labellisation différenciante… Les domaines ne manquent pas pour faire avancer le secteur, en forte expansion.
Créé en 2018, le Lab de Natexpo rassemble des starts-up de l’économie circulaire et des éco-innovations technologiques. En 2019, une cinquantaine de sociétés exposeront leur concept et auront l’occasion de pitcher leur démarche.
Un échange fructueux, car les visiteurs et les autres exposants du salon seront invités à noter les prestations de chaque exposant du Lab et le grand gagnant sera désigné à la fin du salon.
Zoom sur quelques-uns d’entre eux !
Aller vers moins de gaspillage et vers une consommation durable
Grand gagnant de l’année dernière et de retour cette année, Pepino est une start-up niçoise qui a lancé une application mobile anti-gaspillage. L’idée : permettre aux agriculteurs d’écouler en circuit court, vers des restaurateurs, transformateurs, traiteurs, associations ou même des particuliers, leurs fruits et légumes « hors norme » : pas à la bonne taille, un peu abîmés, trop nombreux, etc… Une idée géniale pour enrayer ce qui ressemble à une aberration : en France, chaque année, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées à la poubelle… Grâce à Pepino, 7,7 tonnes de fruits et de légumes ont déjà été sauvés !
« L’année dernière, nous avons reçu un très bon accueil. Le Lab nous a permis de confirmer l’intérêt de notre innovation pour les acteurs du secteur » explique Enzo Giusti, le fondateur, « nous sommes convaincus que quel que soit le produit, quel que soit son état, il a de la valeur pour un acteur de la filière alimentaire au niveau local ». Sa deuxième participation au Lab permettra d’échanger avec tous les acteurs de la filière alimentaire – les utilisateurs potentiels de cette appli – et de mieux connaître leurs besoins.
Faire le choix de la durabilité, c’est faire du bien à la planète et être acteur du changement ! Le label Longtime®, mis en place par la société Ethikis, est ainsi le premier à informer sur la durabilité d’un produit de consommation courante et sa réparabilité. Le consommateur sait qu’un article répond ainsi à des critères précis de qualité et que son rapport qualité/prix est justifié. Appareils domestiques, multimédia, matériel de loisir, outillage… Le consommateur fait son choix en toute conscience ! « Les deux premiers produits labellisés seront présentés sur le salon Natexpo » explique Elsa Lomont, cofondatrice du label, « nous voulons offrir une visibilité aux fabricants engagés dans cette démarche et promouvoir une consommation responsable grâce à cet outil pragmatique ».
Se faire livrer un repas puis jeter l’emballage, qui ne l’a pas fait ? Mais lorsque cette action concerne un usage collectif, cela prend des proportions toutes autres ! D’où la très ingénieuse idée de Eat and Back, qui a conçu une lunchbox consignée de façon numérique ! Mais sans avancer l’argent : on commande au restaurant son repas dans la lunchbox (clic consigne) et lorsqu’on la ramène, on déconsigne ! La box est ensuite lavée et réutilisée. Fabriquée à Tourcoing, la box est fabriquée en bioplastique durable, réutilisable et recyclable à 100 %. De taille variable (500 ou 800 ml), superposables et complètement modulables, les box s’empilent facilement.
Déjà présente l’année dernière, Céline Scavennec – cofondatrice du concept – revient cette année sur le Lab, « un lieu de rencontres intéressantes avec les autres start-ups et qui apporte une certaine visibilité ». Si pour l’instant les professionnels de la restauration qui proposent la livraison des plateaux repas dans les lunchbox Eat And Back sont principalement situés dans les Hauts de France et la Belgique, dès septembre débute une nouvelle aventure avec le CROUS de Grenoble !
Valoriser les co-produits issus de l’alimentation humaine
Il existe dans l’industrie agro-alimentaire nombre de co-produits qui se retrouvent à la poubelle. Lorsque Marie Kerouedan, experte sur les filières alimentaires durables, réalise lors d’un stage dans une brasserie que les résidus du malt (appelé drêches) sont jetés après la phase de brassage, elle décide d’en faire quelque chose !
Elle lance alors avec Nathalie Golliet, spécialiste en communication culinaire, une activité de crackers à base de résidus de bière bio – voilà comment est née la marque Résurrection, engagée dans le bio et le local. Aujourd’hui, ½ tonne de drêche est recyclée chaque mois ! Curieuses et à l’affût, les deux fondatrices développent de nouvelles recettes en fonction de leurs trouvailles, comme celle réalisée à partir de marc de pomme. La société, qui a remporté le concours Natexbio Challenge, a souhaité être présente sur le Lab pour « présenter leur innovation. Nous sommes les premiers à avoir transformer des co-produits de l’alimentation humaine sous forme de crackers » souligne Nathalie. Une idée qui en a déjà fait germer d’autres…