L’annonce a retenti comme la meilleure nouvelle de l’année, sonnant le glas d’une époque bientôt révolue : au printemps dernier, L’Europe a entériné l’interdiction du plastique à usage unique d’ici 2021, donnant une visibilité accrue à une filière passionnément engagée dans la construction d’un monde durable. Tous nos gestes quotidiens s’en sont trouvés modifiés, et le défi de quelques-uns est désormais l’affaire de tous. 72% des Français se disent intéressés par les enjeux de l’écologie, selon un récent sondage Harris Interactive. Voilà que chacun s’est mis à trier, recycler, composter, acheter d’occasion, finir son assiette, et remplir ses placards de bocaux, préférant le vrac aux emballages jetables et les vertus d’une simple carafe à celles d’une bouteille en plastique. De nouveaux gestes réflexes apparaissent, doublés d’une conscience green qui, le plus souvent, ne demandait qu’à sortir de sa chrysalide. Mais au fond, à quoi peut bien ressembler une vie zéro déchet ? Car pour reprendre les mots de Béa Johnson, activiste du mouvement international Zero Waste et auteur du livre Zéro Déchet (J’ai Lu), « Le meilleur déchet, c’est celui qui n’existe pas ». Dont acte : la blogueuse française installée près de San Francisco se targue de faire tenir sa poubelle annuelle dans un bocal de quart de litre.

 

Les français plus concernés… et engagés dans le zéro déchet

Loin de ce Graal inaccessible, chaque Français produit encore 568 kilos de déchets ménagers et assimilés par an, deux fois plus qu’il y a 40 ans, selon l’ADEME, Agence de la transition écologique. Et pourtant, frappés sur le tard par la découverte du fameux « 6e continent » et conscients de l’urgence d’un changement d’habitudes, ils déclarent à 66% avoir déjà acheté en vrac, d’après une étude de YouGov pour le HuffPost, et 88% d’entre eux accueilleraient avec enthousiasme le retour de la consigne dans les supermarchés. Aux arguments clés que sont la protection de notre environnement (par la réduction à échelle humaine et individuelle de notre empreinte carbone), la valorisation des circuits courts, et l’éco responsabilité (se sentir partie prenante d’un vaste et ambitieux projet), vient s’ajouter l’idée de lien social qui en découle, et plus prosaïquement, celle d’un mode de vie moins cher.

 

Toujours plus d’innovations dans tous les secteurs

Face à ces nouvelles attentes et sur un marché en pleine croissance -850 millions d’euros de chiffre d’affaires chaque année rien que pour le vrac, contre à peine 100 millions en 2013-, s’organise toute une filière ultra vertueuse qui développe chaque jour de nouvelles solutions multi secteurs -food, beauté, hygiène, maison…- pour les pros comme pour les particuliers, déployant ses efforts de recherche tout au long de la chaine de production, des matières premières jusqu’au transport, et dont les acteurs toujours plus nombreux présenteront leurs nouveautés au prochain salon Natexpo, les 21 et 22 septembre 2020 à Lyon. Zoom sur quelques-unes de ces entreprises très impliquées dans la mouvance zéro déchet.

 

Le boom du vrac

Applymage-eco équipe les commerces de proximité de jolis contenants de toutes tailles, conçus et fabriqués en France, et destinés à la distribution en vrac de produits alimentaires. Mention spéciale pour ses réalisations sur mesure comme le triporteur développé pour l’épicerie ambulante Au Grain Près à Marseille.

 

Sur le même front, la jeune société Qualivrac, spécialiste du vrac liquide, propose un meuble à tiroirs en bois de hêtre (fabriqué artisanalement dans le nord de la France) dont l’ingénieux système permet de garder le liquide sous pression pour une distribution ultra précise. Un meuble modulaire et nomade, aussi simple à recharger qu’à déplacer.

 

 

Slow cosmétique 

Comme son nom l’indique, la marque lyonnaise à l’esprit 70’s Boho Green Make-up est très engagée dans le développement durable depuis 1990. Elle adhère notamment au mouvement 1% for the planet, soutient la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, et propose une large palette de produits de maquillage bio labellisé COSMEBIO. Fabriqués à partir d’ingrédients 100% naturels issus de ressources renouvelables, ils sont tous vendus sans blister ou emballage inutile.

 

Retour aux sources

La quête de l’eau idéale, voilà le projet central de Natarys, qui s’engage depuis 2007, auprès des particuliers comme des professionnels, à offrir des solutions écologiques via une technologie exclusive qui combine la filtration de l’eau et sa revitalisation. Fontaines, osmoseurs, robinets, bouteilles… un acteur essentiel pour changer nos pratiques à la maison comme au bureau.

 

 

Apéro bonne conscience

La marque Resurrection propose des crackers composés en partie de drêches, ces résidus solides engendrés par le brassage du malt lors de la fabrication de la bière. Idem pour le marc de pomme issu de la fabrication du cidre… Cela donne des biscuits apéritif au goût de fenouil, de paprika ou de courge vendus dans les magasins bio, chez les cavistes et les fromagers. Miam.

 

 

Les nouveaux gestes du zéro déchet

Mission d’évangélisation, rien de moins, pour la toute nouvelle marque LittlePots, convaincue que le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas. Elle propose des contenants en verre pour l’épicerie, l’hygiène, le soin, la cuisine et des kits de démarrage zéro déchet. Elle forme aussi les novices, via ses ateliers, aux gestes éco-citoyens.