Vers un doublement du chiffre d’affaires bio d’ici 2027 ?

 

NATEXBIO (fédération des transformateurs et distributeurs spécialisés Bio en France) et La Maison de la Bio (organisation rassemblant plus de 10 000 entreprises et entrepreneurs de la bio) ont lancé en 2021, avec l’institut Credoc et AND International, une grande étude afin de donner de la visibilité aux entreprises sur l’évolution du secteur bio en France d’ici 2027 (alimentaire et non-alimentaire).

L’objectif ? Aider les acteurs de la bio à se projeter en termes d’investissements et accompagner leur développement. Cette étude dont les résultats viennent d’être publiés permet de quantifier l’effet des facteurs extérieurs (sociologiques, politiques, législatifs, économiques…) sur la santé du secteur en France. L’étude prospective réalisée par l’institut Credoc et AND International a permis d’identifier 4 trajectoires possibles pour le secteur bio d’ici 2027, de la plus pessimiste à la plus optimiste.

S1 – Scénario ‘Ambition Bio 2027’ +15% / an
Ce scénario est une variante du scénario Favorable (S2). Il se positionne de manière encore plus ambitieuse, notamment porté par une très forte dynamique de conversion et de création d’entreprises innovantes en Bio. Marché +15% /an

S2 – Scénario Favorable +10% / an
Dans un contexte de reprise économique, de forte appétence pour le Bio de la part des consommateurs, de politiques d’investissement ambitieuses et de réglementation favorable, le marché du Bio se développe. Marché +10% /an

S3 – Scénario Tendanciel +5% / an
C’est un scénario de prolongation des tendances depuis quelques années, modéré par la tendance récente de fort ralentissement. Marché +5% /an

S4 – Scénario Défavorable 0 à -5% / an
Dans un contexte de pouvoir d’achat en berne, de défiance de la part des consommateurs, de réglementation défavorable, l’évolution tend vers un modèle agricole « traditionnel » peu favorable au bio. Marché en recul.

 

Les deux trajectoires les plus ambitieuses nécessitent une action politique et publique forte, notamment sur le respect de l’engagement du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation en 2021, Julien Denormandie, à atteindre 18 % de surface agricole utile en bio d’ici 2027.

 

La réalisation du scénario 2, dit « favorable » aurait des retombées importantes pour le pays.

Avec une croissance du secteur de +10% par an, cette prospective ambitionne : une création de valeur représentant un chiffre d’affaires atteignant 23Mds€ (soit multiplié par 2) ainsi que la création massive d’emplois (+137 000 emplois temps plein). Ce scénario vise également à atteindre 18% de la surface agricole utile en bio sur le territoire français (contre 9,5% aujourd’hui). Le montant des exportations est estimé à 9 265 M€ sur 5 ans, avec un investissement des entreprises de la filière de 2 750 M€ sur 5 ans.

Pour réaliser ce scénario « favorable », plusieurs pistes d’actions sont possibles. A l’échelle publique tout d’abord, il faut favoriser le renforcement de l’écosystème bio, tant sur la demande que sur l’offre, grâce à une politique éducative et à des relais politiques (au niveau gouvernemental et à tous les niveaux : collectivités territoriales, parlements FR et UE…). Mais aussi avec l’aide d’un plan public d’innovation vers le bio, et encore une participation de la part du gouvernement au financement des campagnes de communication.

La filière a aussi toutes ses cartes à jouer.

Elle doit faire preuve d’efficacité pour avoir un impact sur les prix, en réduisant l’écart avec celui des produits non bio (notamment en jouant sur l’optimisation des process et de la logistique). Elle doit aussi répondre aux nouvelles attentes des consommateurs qui sont à la recherche de produits locaux, made in France ou encore équitables, tout en restant dans une logique d’accroître les exportations vers l’UE (céréales, fruits et légumes, œufs…)

Par ailleurs, son rôle doit permettre d’améliorer la connaissance scientifique des bienfaits de la bio, notamment en développant des actions de communication :

• vers les consommateurs citoyens, afin d’expliquer les bienfaits de la bio en matière de santé, de défense de la biodiversité, d’emplois,
• vers les agriculteurs, afin de favoriser les conversions vers la culture biologique
• vers les leaders d’opinion et politiques concernant l’impact environnemental positif de la bio, son impact économique, avec la création d’emplois répartis sur tous les territoires et son impact sur la balance commerciale

Soyez vous aussi acteur du changement et rencontrez vos futurs partenaires au salon !

Pour découvrir toutes les initiatives qui portent ce projet et visent à atteindre ce scénario favorable, rendez-vous à Natexpo, du 18 au 20 septembre 2022 à Eurexpo Lyon – France pour rencontrer les acteurs de la bio et leurs innovations.

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