La façon dont nous vivons, à travers notre façon de manger, de nous laver, de nous déplace, a un impact sur le climat. Les moyens de réduire notre empreinte carbone sont en grande partie entre les mains des consommateurs, de plus en plus sensibilisés à ces problématiques.

Comment faire ? En revisitant nos modes de vie et en ajustant certaines habitudes.

Le logement est le premier poste émetteur de gaz à effet de serre, suivi par celui du transport et celui de l’alimentation[1]. Bien isoler son logement et réduire sa consommation d’eau figurent dans les actions à mener.

L’alimentation représente le troisième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre (GES). En France, l’agriculture pèse pour 17,4% des émissions de GES, dont 10,4% sont imputables à l’élevage bovin[2]. Et même si des efforts ont été faits pour réduire les émissions de GES dans ce secteur, diminuer sa consommation de viande, et notamment de viande rouge, est un levier important pour abaisser son empreinte écologique. En parallèle, consommer des fruits et légumes de saison permet de soutenir l’économie locale tout en évitant de faire subir aux produits un transport polluant pour arriver jusque dans nos assiettes.

L’engagement des marques

Afin de répondre à la demande des consommateurs, les marques n’ont plus d’autre choix que de rendre leur engagement pour le climat largement visible et transparent. Certaines d’entre elles adhèrent à 1% for the Planet, une organisation qui soutient les actions concrètes sur le terrain en permettant aux entreprises de reverser 1% de leur chiffre d’affaires à des causes environnementales. Aujourd’hui en France, 1000 entreprises y adhèrent.

D’autres sociétés financent leurs opérations grâce à La Nef, une coopérative bancaire citoyenne qui soutien uniquement des projets à plus-value écologique.

 

L’attrait des produits locaux

Lors de la crise sanitaire, les Français se sont tournés vers les produits locaux, dont la consommation a augmenté de 6% entre juin 2020 et mai 2021. Plus d’un Français sur trois souhaite désormais acheter plus localement[3].

Local en Bocal, la conserverie artisanale, bio et locale d’Avignon, propose soupes, compotes, tartinables et légumes cuisinés en bouteilles et bocaux en verre. La société travaille pour sa propre marque A côté, mais aussi à façon pour les agriculteurs eux-mêmes, les cantines locales et de grandes marques de la bio. Local en Bocal ne travaille qu’avec des producteurs bio situés entre 30 et 150 kms de son atelier.

Implanté en Drôme Provençale, Le Fabuleux Jardin est un producteur de variétés rares et anciennes de légumes et aromates en permaculture et biodynamie. Il transforme ensuite le fruit de ses cultures sur place. Leur credo : « de la graine à l’assiette ». La société prépare ainsi une belle gamme de sauces, tartinades et pestos.

Les conserves fines de légumes et fruits anciens de Variette, située en Haute-Garonne, sont produites dans le même esprit. Ces cultures de variétés anciennes, paysannes ou dites de population sont riches en goûts et nutriments. Les acteurs des semences, des cultures principales et des produits finis proviennent du Sud de la France, et principalement d’Occitanie, ceci pour réduire le transport tout en tissant des liens de proximité.

 

Les alternatives végétales aux produits carnés

75 % des émissions de GES de l’agriculture française proviennent de l’élevage, dont deux tiers sont imputables à l’élevage des bovins[4]. En termes de consommation, la viande rouge est la plus impactante : un kilogramme de bœuf génère ainsi 16 kilogrammes de CO2 contre 6 kilogrammes de CO2 pour le porc ou 0,7 kilogrammes de CO2 pour un kilogramme de blé dur. Il est primordial de proposer des alternatives, et les marques l’ont bien compris : les rayons bio sont désormais riches en innovations végétales de qualité, originales et pleines de saveurs.

Fondée à l’origine autour du tofu, la société Tossolia défend une cuisine artisanale végétale de qualité. Sa gamme variée de tofu (olives, fumé, curcuma, ail et ciboulette) s’accompagne de burgers végétaux et de légumineuses cuisinés.

La société allemande Wheaty fournit des substituts de viande et des saucisses végétaliennes depuis 1993.

Pour Pa’lais, développer la cuisine végétale est un gage de santé et un acte écologique. Ses sauces (nature, béchamel, alfredo, shiitake) et tartinades (ail et fines herbes, concombre et ciboulette…), crémeuses et gourmandes, sont préparées à partir de lait de noix de cajou. De quoi apporter des vitamines, des minéraux et des protéines tout en limitant le sel et les graisses saturées.

Les sauces végétales Dips de Yum&Wild sont préparées avec des pois chiches cultivés en Occitanie, cuits puis mixés avec des ingrédients naturels. Intégrée dans un procédé d’upcycling, l’eau de cuisson, nommée « aquafaba » est émulsionnée avec de l’huile de tournesol française et des épices pour créer des mayonnaises. Le sourcing des ingrédients se fait de façon locale, en Occitanie.

 

Économie circulaire : l’avenir en marche

L’économie circulaire promeut des valeurs essentielles dans ce mouvement de fond visant à réduire l’utilisation des ressources naturelles. Réutiliser, réduire, recycler, trois actions pour développer une consommation responsable.

 

Pour que le durable devienne la norme

Acquérir des produits durables permet de les réutiliser autant de fois que nécessaire. Les gourdes de Qwetch, les canettes et bouteilles des Artistes Paris, les gobelets, tasses et matériel en acier de Klean Canteen, les gourdes Dopper (dont le bouchon dévissable sert de gobelet), s’inscrivent dans cette mouvance durable.

Sensibilisés à la pollution ravageuse due au plastique en Asie, Jérémy et Magali Tribou ont eu l’idée de Cap Bambou en se servant pour la première fois d’une paille en bambou. La société est dirigée depuis 2019 par Vincent Penel et sa compagne Eulalie. Leur gamme de produits (salle de bain, cuisine, kit pour bébé) est fabriquée en bambou brut, et non en fibre de bambou, cette dernière étant parfois controversée.

 Alternatives également au plastique, les produits esthétiques et fonctionnels en bambou, verre, bois et métal de Pebbly permettent de cuisiner et de recevoir avec élégance. Set à découper, plateau à fromages, panier à pain, différents types de planches, pichet doseur, balance de cuisine… La large gamme répond à tous les besoins.

Fini les boites plastiques que l’on jette après son déjeuner ! Pour les travailleurs nomades ou les amoureux d’escapade, la Bento de Ma bonne étoile est une boite repas conçue entièrement en matière végétale, sans OGM ni mélamine. De grand format, avec deux larges contenants de 500 ml, un contenant intermédiaire et un couvercle, elle ne pèse que 200 g.  L’entreprise produit également des gourdes rechargeables pour enfants, une vraie révolution pour ces emballages facilement jetés.

Indutex, spécialiste de l’imprégnation de toiles d’emballage avec de la cire, propose notamment les “eco wraps”, qui remplacent avantageusement les films plastiques ou l’aluminium. Une de ses innovations : le Vege Wrap, enduit d’une cire végétale nouvelle génération.

Pour fournir un maximum de professionnels en produits sans plastiques et zéro déchets, l’entreprise de distribution SP Eco Distribution s’appuie sur un large catalogue. Son antenne en Provence rend facile la livraison en France. Outre les produits à son nom, la société distribue les marques Parker, Paos, Acorella, Minimall, The last Whale…

Afin de limiter les déchets, Hamac a conçu un modèle de couche lavable, breveté anti-fuite. Facile d’utilisation, elle contient une nacelle imperméable dans laquelle est maintenu un insert absorbant lavable. Un voile jetable biodégradable recueille les selles.

Les Mouettes Vertes est une société leader dans le textile sur mesure, à destination des entreprises, avec des produits en coton bio. Mêlant étroitement entreprenariat et économie sociale et solidaire, la société bretonne a tissé un véritable partenariat avec son atelier en Inde.

 

Consigne, anti-gaspillage et compostage

 

Le concept de consigne revient sur le devant de la scène, grâce à des projets comme celui de Ma bouteille s’appelle reviens, basé dans la Drôme. A la Bocalerie et au Boc-Trotteurs, on peut acheter en drive des denrées locales et bio mises en bocal. Les bouteilles en verre sont lavées une fois utilisées et ramenées par le consommateur, contre un bon d’achat de 10 centimes par bocal. Cela permet « d’économiser 79% d’émission de gaz à effet de serre » précise Claire Richeux, coordinatrice du projet, et d’économiser 33% d’eau. Laver les bouteilles est en effet plus écologique que d’en fabriquer des neuves.

Dans un secteur où l’on a l’habitude de jeter les flacons en fin de vie, la marque de cosmétiques Cozie ose la consigne et le réemploi. Seules les pompes ne peuvent être lavées. Récupérées par l’entreprise, elles sont recyclées grâce au partenariat avec Terracycle. Selon une étude du cabinet EVEA réalisée pour Cozie (financée par l’ADEME), réutiliser les contenants permet de réduire de 79% les émissions carbone par rapport à des contenants jetés à la poubelle.

Trop gros, trop petits, trop difformes… 15% des fruits et légumes ne sont pas retenus après calibrage alimentaire. Un gaspillage dont ne voulait pas l’entreprise alsacienne Moi moche et bon, qui les utilise pour en faire de bons jus 100% français : carotte, citron, pomme, raisin, orange, clémentine de Corse, etc.

Les Eco-digesteurs® d’Eco Digest offrent des solutions pratiques et optimisées au traitement des biodéchets, autant pour les professionnels que pour les particuliers (commercialisation en 2022). Ils sont capables de traiter sur place tous types de déchets organiques : épluchures de fruits et légumes, viandes, poisson, végétaux, le tout en seulement 24h, avec une réduction de 90% de poids et volume. Quand on sait que la collecte des biodéchets pose question en raison de la consommation des camions (même les hybrides), ce type de gestion des biodéchets apparait beaucoup plus adapté.

Et pour s’offrir du bon vin sans pesticides, on se tourne vers la société Oé, certifiée B Corp et entreprise à mission. Première marque de vin à remettre la consigne en France, Oé veut atteindre le zéro déchet.

Natexpo rassemble de nombreuses sociétés engagées dans la lutte contre le réchauffement climatique. Travailler localement, développer le végétal, proposer des alternatives au plastique, font partie des voies empruntées par ces acteurs du changement.

 

[1] Source: Ministère de l’Ecologie

[2] Source: Institut de l’élevage Idèle

[3] Le Figaro, selon étude IRI, institut spécialisé dans l’analyse des données de produits de grande consommation : https://www.lefigaro.fr/conso/consommation-plus-d-un-francais-sur-trois-souhaite-acheter-plus-de-produits-locaux-20210630#:~:text=D’apr%C3%A8s%20une%20nouvelle%20%C3%A9tude,que%20de%202%2C3%25.

[4] Source: https://www.decodagri.fr/lelevage-emet-plus-de-gaz-a-effet-de-serre-que-le-transport/