Alimentation saine, locale et durable… ainsi peut-on résumer l’orientation que prend le secteur agro-alimentaire dans son ensemble aujourd’hui. Mais les attentes sont encore plus diverses, exigeantes… voire parfois paradoxales. « On » attend de nos aliments qu’ils soient bons le palais, bons pour la santé, peu transformés, respectueux des animaux, des hommes qui les produisent et de la planète. Plus concrètement, « on » souhaite des produits avec de plus en plus de garanties, de transparence, d’informations (composition, nutritionnel, origine…) et tout cela si possible sans emballage. Les produits doivent être sains et « safe », pratiques, se conserver longtemps, et tout cela aussi si possible sans emballage…

Quels challenges pour les transformateurs de produits alimentaires – qu’ils soient industriels ou artisans !

Au cœur de cette transition globale, l’agriculture biologique est à la fois de plus en plus reconnue, mais aussi de plus en plus challengée. Ses 4 principes fondamentaux fondateurs[1] ne suffisent plus aujourd’hui pour se démarquer sur le marché. Mais les acteurs, engagés de longue date, comme on en trouve de nombreux sur le salon Natexpo, ont dans leur ADN de toujours chercher à « mieux faire ». C’est donc un fourmillement d’innovations, d’éco-concepts et de démarches ambitieuses que l’on observera une nouvelle fois sur l’édition 2021.

 

Petite histoire des ingrédients biologiques à Natexpo

Depuis 2017, Natexpo accueille un Pôle dédié aux Ingrédients et Matières Premières biologiques, pour l’alimentation, la diététique et les cosmétiques. Quel rôle ont à jouer ces fournisseurs dans la transition actuelle ? Comment les fournisseurs d’ingrédients biologiques, maillon intermédiaire entre la production agricole et la transformation, anticipent et répondent aux attentes de l’aval ?

Ce maillon de la chaîne agroalimentaire est souvent méconnu des consommateurs. Et pourtant, il joue un rôle clé dans la chaine de valeur. Spécialistes chacun dans leur domaine d’expertise, ils soutiennent, conseillent et sécurisent les approvisionnements des transformateurs. D’autant plus dans une politique d’achats responsables, ils sont des partenaires essentiels pour les acheteurs, qui ne peuvent pas gérer toutes les matières premières en direct, et pour les usines, qui ne peuvent pas « préparer » tous les ingrédients non plus.

 

 

Si l’offre en ingrédients certifiés biologiques était encore très timide il y a 10 ans, considérée comme un marché de niche et d’« opportunité », elle s’est dévoilée progressivement avec la croissance forte du marché bio ces dernières années. Les acteurs bio historiques ont renforcé leur visibilité, profitant notamment de nouveaux espaces comme le Pôle dédié à Natexpo. Et les acteurs conventionnels se sont mis à développer leur offre bio… et surtout à la mettre en avant.

 

L’innovation à 360° dans le secteur des ingrédients biologiques

Logo Ingrebio - Web-magazine et expertise Ingrédients bioAujourd’hui, comme nous l’observons avec notre media ingrebio.fr, on assiste à une explosion de solutions qui se déclinent en bio. Non seulement les ingrédients fonctionnels sont de plus en plus disponibles, mais leur palette de fonctionnalités s’enrichit. On le voit par exemple dans le secteur des arômes, où – boostée par de nouvelles normes réglementaires – l’offre s’étoffe à la fois en termes de gammes et d’acteurs. Les fournisseurs travaillent sur tous les axes : le goût et la texture, mais aussi la conservation (plus naturelle) et l’apport nutritionnel des produits. Cela s’exprime par exemple par la proposition d’accompagnement sur l’amélioration du Nutriscore, ou le déploiement d’études pour mieux évaluer la valeur nutritionnelle des ingrédients.

Enfin, les fournisseurs d’ingrédients biologiques ont à cœur de répondre à la demande de plus de transparence sur toute la chaîne d’approvisionnement. Ils sont nombreux à communiquer sur leurs filières, leurs partenariats… Tout comme via les outils de labellisation du Commerce Équitable ou de marques alternatives privées (Nature et Progrès, Demeter…). Et ils sont de plus en plus à garantir des ingrédients d’origine aux transformateurs qui pourront ensuite le valoriser sur leurs produits finis. Les outils de blockchain arrivent déjà en support pour certains, et se déploieront.

 

La différenciation sur le marché porteur de la Bio, s’opère clairement aujourd’hui via la qualité et le soin portés aux ingrédients utilisés. (Même si d’autres critères comptent de plus en plus comme le choix des emballages ou les engagements RSE des entreprises). La sélection des matières premières, qu’elle appartienne à l’entreprise de transformation ou à un fournisseur intermédiaire (grossiste ou transformateur de 1ère transformation), est évidemment cruciale. Et est facilitée lorsqu’elle se fait dans un contexte de partenariat long terme équitable. Mais elle est aussi aidée par l’innovation des technologies et des procédés de plus en plus respectueux (dans le domaine de l’extraction végétale par exemple). Celle-ci se révèle d’ailleurs particulièrement importante pour pouvoir exploiter au maximum les richesses des co-produits de l’agroalimentaire. Et on voit poindre déjà l’avenir florissant de ces projets d’économie circulaire impliquant les différents acteurs de la chaîne…

 

[1] Les 4 piliers fondateurs de l’agriculture biologique sont les principes de la Santé, d’Écologie, d’Équité et de Précaution (selon IFOAM Organics)

Article rédigé par Ingrébio